Au Québec, « bienvenue » ne veut pas seulement dire « welcome », mais aussi « de rien », de quoi promettre quelques quiproquos pour mes parents fraîchement arrivés au pays des caribous! Pendant leurs trois semaines ici, ils auront tout le loisir de « jaser » sur les subtilités des expressions locales ou d’être « mêlés » en découvrant qu’ici, on dîne à l’heure du déjeuner ou qu’on déjeune à l’heure du petit-déjeuner. Une aventure linguistique s’annonce, riche en découvertes et en fous rires!
Bienvenue à eux donc! En automne à Montréal, ce ne sont pas uniquement les arbres qui s’embrasent de tons orangés, mais aussi les rues, envahies par les incontournables cônes de construction ! Ces fameuses balises orange, aussi emblématiques que les feuilles d'érable, transforment la ville en un véritable parcours d’obstacles pour les automobilistes et les cyclistes. Leur présence s'explique par la nécessité constante de rénover les infrastructures vieillissantes de Montréal. Chaque été et automne, la ville profite donc de températures plus clémentes pour réaliser d'importants travaux sur ses routes, ponts et réseaux souterrains.
Avec le temps, ces cônes sont devenus un symbole officieux de la ville, balisant des chantiers qui semblent parfois interminables. Leur omniprésence a même donné lieu à des plaisanteries, au point que des versions miniatures sont vendues dans des boutiques souvenirs, célébrant ainsi leur statut de véritables « i-cônes » de Montréal. Cependant, cette prolifération a aussi des inconvénients : de nombreux cônes restent en place sans raison apparente, semant parfois la confusion chez les conducteurs. Un exemple célèbre ? Une rangée de cônes qui décore une bretelle d'accès au centre-ville depuis... 16 ans ! Au Québec, les dépanneurs sont de petits commerces où l'on trouve tout ce qu'il faut pour dépanner à la dernière minute : du lait, des boissons, des collations, des magazines parfois douteux, et même des billets de loterie. En somme, presque tout ce qu'on trouve dans un bon convenience store au Japon ! Comme au Japon d'ailleurs, il existe aussi de grandes chaînes bien établies, la plus connue étant Couche-Tard, qui domine le paysage avec son enseigne emblématique d'un hibou à moitié endormi.
Apparus dans les années 1970 pour répondre aux besoins urgents des résidents locaux, ces commerces de quartier se sont modernisés au fil du temps. Si les petits indépendants se font plus rares aujourd'hui, en grande partie à cause de l'expansion de chaînes comme Couche-Tard dans les années 1980, certains dépanneurs ont su préserver leur charme d'antan. Bref, au Québec, on va au dépanneur pour calmer une fringale nocturne ou réparer un oubli de dernière minute. Pour faire réparer son vélo ou son auto en revanche, on ira rouler ailleurs (ou marcher, en ce qui me concerne !). Aujourd’hui, mon collègue Pavlo nous a entraînés, son ami Jerry et moi, pour ce qui devait être une "petite promenade" au Mont Tremblant, dans le but de profiter des premières couleurs automnales. Ce qui s'annonçait comme une balade tranquille s'est vite transformé en une véritable ascension de 1h30. Une surprise de taille !
Le Mont Tremblant, situé au cœur des Laurentides, à environ 1h30 ~ 2h de route au nord de Montréal (selon le trafic), est l’un des plus hauts sommets de la région, culminant à 932 mètres. Cette chaîne de montagnes, véritable joyau du Québec, est reconnue pour ses forêts d'érables et de conifères, qui se transforment en un feu d’artifice de couleurs à l’automne. Le Parc national du Mont-Tremblant, qui entoure la montagne, est une destination incontournable pour les amoureux de la nature, offrant des sentiers de randonnée, des lacs majestueux et une faune impressionnante. Nous avons débuté notre ascension à 13 h, en empruntant le Chemin des couleurs. Un nom qui, comme nous l'avons appris en chemin, faisait autant écho aux magnifiques teintes automnales des arbres qu'aux changements successifs de couleurs sur nos visages : d'abord blancs de surprise en découvrant la pente raide dissimulée derrière une petite colline après les premières 30 minutes de marche, puis rouges d'effort en approchant enfin du sommet. Heureusement, la vue en valait la peine ! Nous avons pu profiter d’un panorama à couper le souffle (l'ascension y a aussi contribué !) sur le lac Tremblant et la charmante station de ski en contrebas. Après avoir retrouvé notre énergie, nous avons descendu la montagne par un sentier au nom prometteur : Bière-en-bas. Un nom qui a tenu toutes ses promesses, car c'est effectivement une bonne bière à la main que nous avons terminé ce périple, en admirant les feuilles dorées des érables traversées par les rayons rougeoyants du soleil couchant. Magique ! Quant à Jerry, fier d’avoir gravi sa première montagne, il est déjà prêt à renouveler l’expérience tous les trois mois… mais uniquement en été, histoire de bien récupérer ! Mont Tremblant, tu nous as conquis, mais la prochaine fois, on s'échauffera un peu plus ! 😄 Qu’est-ce qu’un séjour à Montréal sans une bonne poutine ? C’est comme visiter Paris sans voir la Tour Eiffel ou se perdre dans Tokyo sans passer par un konbini. Après avoir finalement convaincu Keiko qu’il s’agit bien d’un plat — et non d’une expérience culinaire douteuse — direction La Banquise !
Véritable institution montréalaise depuis 1968, ce restaurant est l’endroit où l’on peut satisfaire une fringale à toute heure du jour ou de la nuit. Oui, vous avez bien lu : La Banquise est ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ! Car on ne sait jamais quand une envie de poutine peut frapper. La poutine classique, c’est un mariage de frites croustillantes, de fromage en grains — ou « skouik-skouik » comme on dit icitte — et de sauce brune onctueuse. Mais à La Banquise, on ne s’arrête pas là. Ils ont transformé la poutine en véritable œuvre d’art, déclinée en une infinité de variations, toutes plus gourmandes les unes que les autres. Il y a l'embarras du choix (et autant de bonnes raisons d’y revenir pour tester de nouvelles recettes !). Les filles se sont régalées, bien sûr. Le fromage qui fait effectivement « skouik-skouik » sous la dent les a fait beaucoup rire. Quant à moi, j’étais ravi de partager ce moment avec elles, car au-delà des calories, la poutine, c’est avant tout un moment de convivialité et de plaisir ! (Et avouons-le, c’est aussi le plat parfait pour combler un petit creux après une longue soirée arrosée… On comprend mieux maintenant pourquoi c’est ouvert toute la nuit ! 😄). |
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AuteurAdrien OSSELIN |